Après mon article sur l’huile de Palme (et au produit qui en contient énormément, le Nutella), voici un nouvel article « Blabla », dans lequel il sera question de bicyclettes uniques : les vélos custom.
Lorsqu’on se balade dans Paris avec mon copain et parfois avec ses copains, on entend immanquablement toutes sortes d’exclamations de surprises. En vrac, voilà ce qu’on peut susciter comme réactions : « Waaaaaah », « Il est où le moteur ? », « Combien ça coûte un vélo comme ça ? » (cela revient souvent), « Oh, maman regarde les véloooos !!! », « Ça s’achète où un vélo comme le vôtre ? », « Wooooh, le vélo de Batman ! » (véridique), « Haha les Hell’s Angels ! », « Je peux l’essayer ? », « Trop gangsta !!! », « Et c’est pas trop lourd pour avancer ? », « Il n’y a pas de freins ?? »….
C’est très drôle. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on ne passe pas du tout inaperçus, les piétons s’arrêtent, certains nous prennent en photo et d’autres nous abordent pour entamer la discussion. C’est un super moyen de socialiser !
Je vais essayer de répondre ici à quelques-unes de ces questions, ayant reçu pas mal de mails me demandant conseil avant un achat de vélo ou même pour en customiser le cadre.
Il n’y a pas vraiment de site internet vendant ce type de vélo en france, en tout cas, pas « unique ». Un vélo custom est un vélo unique, fabriqué main par son propriétaire et auquel il a ajouté des pièces tel qu’un guidon, une selle, un rétroviseur, un phare, etc.
Il est tout à fait possible d’acheter un beach cruiser dans le commerce, fabriqué à la chaîne en usine que vous pourrez par la suite personnaliser à votre guise pour le rendre un peu plus unique sans avoir à aller jusqu’à modifier le cadre en le recoupant, rallongeant etc. Il est possible de trouver de nombreuses pièces qui en étant changées peuvent donner une autre allure au vélo comme :
– le guidon (plus haut, plus large, torsadé etc.)
– les pédales
– les roues/jantes (couleur, plus ou moins larges, avec 144 rayons comme sur les lowriders)
– les pneus (différentes largeurs, textures de crampons, couleurs…)
– la selle (selle ancienne en cuir, selle banane…)
– porte bagage
– sonnette
– rétroviseur etc.
Les marques de vélos que j’ai en tête sont Projet 346, Schwinn, Electra, Felt, Nirve, Unitedcruiser.
Pour commencer avec un petit budget, le mieux et de trouver un cadre avec chance aux encombrants, en déchetterie, des sites d’annonces comme Leboncoin par exemple ou sur le forum spécialisé Custombrigade puis de dénicher des pièces pour customiser son vélo à son image.
Mines d’or pour les pièces : Klaxonnette, Chopperdome, Classic Cycle.
En fait, ces vélos « faits main » par des gens passionnés, ne se revendent que très rarement « au grand public ». Ils sont éventuellement revendus directement de passionné à passionné, entre copains ou par relations.
J’ai d’ailleurs eu la chance d’avoir mon Batbike par un copain de mon copain, vivant à Amiens. C’est un cadre de la marque PG et c’est le modèle « escobar lady ». Il était rouge, a été repeint en noir et s’est vu ajouter une plaque d’acier entre le Top tube et le Down tube et sur les haubans. Cela l’alourdit énormément, mais après un démarrage parfois physique (malgré mes 3 vitesses), une fois lancé mon vélo est vraiment rapide.
Je l’adoooooore ! ♥
Un vélo comme le mien coûte entre 500 et 1000 €, en fonction de plein de critères mais surtout de son bon état, de son entretien et de ce qui a été customisé dessus (peinture, ajout de matériel, nombre de vitesses, peinture personnalisée etc.). J’ai longtemps cherché LE vélo qui m’irait, car j’avais une contrainte de taille – c’est le cas de le dire ! – je suis petite et ces vélos sont en général pour des gens qui mesurent minimum 1,70m.
J’avais un Schwinn (que vous avez vu plusieurs fois ici) mais avais envie d’un vélo type « limo » (bas et long), du coup je l’ai revendu à une adorable lectrice de mon blog. C’était un cruiser de série d’occasion et non pas un cadre customisé (bon, je lui ai laissé le panier en osier et ma sonnette « I ♥ my bike ».) Elle est trop chouette cette fille, rendez vous compte qu’elle me suit depuis environ 2004, quand je cousais encore des doudous ! Je suis ravie que ce soit elle qui roule avec désormais.
Les férus de vélos customs appartiennent parfois à des clubs comme celui de mon copain; les Chopaderos. Il existe de nombreux club de vélos custom au niveau international tel que les Cranksters, Deprav’Heads, Pride Kustoms, Keytown cruisers, The Others, Rastabike ou encore Les Jersey Devils que nous avions rencontrés à Philadelphie.
Ils se définissent eux même par un « A drinking club with a bicycle problem » ! Déjà, on sent le second degré bien cynique et l’humour noir : j’adore.
Ce club de passionnés de vélos custom est né il y a 11 ans à Carlsbad en Californie. Aujourd’hui, ce club est international et compte des membres dans beaucoup de pays. Il y a néanmoins peu de Chopaderos, car le but de ce club n’est pas de s’agrandir et de s’ouvrir à tous, c’est assez fermé et réservé aux très bons copains, à ceux qui roulent à vélos quelle que soit la météo, l’heure du jour ou de la nuit et qui aiment bien la bière (cheers !). Je n’ai aucune velléité de les rejoindre en tant que membre mais suis extrêmement fière de les connaître et que mon copain ait trouvé en eux une réelle seconde famille.
Je n’ai jamais rencontré de gens aussi chaleureux, tatoués, ouverts d’esprit, sympathiques, motivés à voyager pour faire du vélo ailleurs que dans leur ville, attentionnés et avec un cœur énorme. Désolée pour la touche sentimentale, mais j’ai compris ce que signifie « pouvoir compter sur quelqu’un » quand je vois leur comportement ou quand mon copain me rapporte des choses auxquelles je n’ai pas assisté. Ceux qui ont des enfants, même petits, ont une carriole,une deuxieme selle ou un porte bébé et les emmènent partout avec eux : j’aime vraiment ce comportement un brin BoBo mais surtout très détendu, naturel.
Les enfants se connaissent tous maintenant et sont devenus copains. On est tous ensemble, quel que soit notre âge, profession ou origine socio-culturelle. C’est un vrai melting-pot de gens différents venant d’un peu partout mais aimant se balader à bicyclette.
Leur « signe » de ralliement est composé de 3 patchs, qui se cousent au dos d’une veste, 3 éléments différents qui forment un ensemble une fois réunis. Ces patchs sont des trophées, obtenus de la part du président des Chopaderos, par-rapport à l’assiduité de la personne à rouler avec les autres, son implication dans la bande et ses initiatives pour des parcours de cruise, son attitude positive sur le long terme, etc.
Mon copain a eu son 3ème et dernier patch à Amsterdam l’année dernière. Ce dernier patch signifie « tu fais partie de la famille, maintenant ».
Si tout va bien, nous irons en Californie l’an prochain, pour célébrer les 12 ans d’existence des Chopaderos et rencontrer les membres Californiens. YAY !
Avant tout, je pense que pour posséder un vélo custom, il faut impérativement savoir et aimer bricoler.
Pour ma part, j’aime bien décorer notre home sweet home, peindre les murs, planter des clous, monter de petits meubles etc. mais en aucun cas mettre les mains dans le cambouis. En plus, je n’ai aucune force dans les bras et croyez-moi, il en faut pour desserrer ou resserrer boulons, tube de selle, guidon… Si comme moi, vous êtes une mauviette de la muscu, laissez tomber !
Il vous faut un petit ami ou un papa vaillant, pour bricoler un vélo, possédant une caisse à outils bien garnie. La base.
Une fois que vous avez un homme fort sous le coude, il vous faut aussi de la patience, de la créativité et l’envie de posséder un deux roues qui ne ressemblera pas à celui du voisin. Au sein de la communauté de fans de vélos que mon copain côtoie, il n’y a pas deux vélos semblables et chacun a une histoire qui lui est propre. J’adore ça ! Cultiver sa différence dans notre société où tout est si standardisé est tellement rafraîchissant. Leurs rassemblements n’en sont que plus fun.
Aucun des passionnés de vélo custom que je connais n’a ses vélos qui « dorment » dehors. Ah oui, d’ailleurs, aucun d’entre eux n’a qu’un seul vélo, hein. Cela serait aussi bizarre qu’une blogueuse mode n’ayant qu’une seule paire de chaussures, je veux dire, euh…
Oui, ces vélos attisent les regards et donc, laissés sans surveillance, la convoitise. Pour cela, les seules solutions sont de multiplier les cadenas, anti-vols, chaînes. Un anti-vol de vélo n’est en aucun cas une garantie absolue de ne pas se le faire voler !!! C’est simplement un gain de temps en cas de vol ! Tout anti-vol a son outil pour le neutraliser et c’est assez dingue de regarder des vidéos d’un mec qui teste des tronçonneuses ou scies à métaux sur des chaînes de vélos, sous l’oeil indifférent des passants… (le mec de la vidéo est en fait le propriétaire du vélo et teste, chronomètre à l’appui, le temps que prend un vol de vélo selon l’outil employé. À voir ! Aucun anti-vol ne lui résiste plus de quelques minutes)…
Du coup, un garage, un local à vélo ou une cave fermé à double tour est indispensable si vous voulez retrouver votre deux roues intact. Cela vaut pour n’importe quel vélo, du VTT au vélo de ville basique, pas uniquement pour les vélos custom.
Parce que j’aime me balader depuis une bicyclette, où que je sois et où que j’aille. On se déplace plus rapidement qu’à pied (idéal pour faire du tourisme), c’est un moyen de transport écolo et non bruyant et on reste à hauteur humaine : pratique pour faire du lèche-vitrine ou parler avec des piétons.
Je crois que j’ai de bien meilleurs souvenirs à vélos qu’à cheval, car on est maître de sa « monture » (ce qui devrait techniquement être le cas en équitation, mais m’a quand même valu de belles chutes et de grosses frayeurs), surtout quand on a un moyeux à rétropédalage : on freine en bloquant les pédales avec ses pieds.
Avoir testé ça, c’est être converti à jamais et remiser définitivement les freins à poignées. Cent fois plus sécurisant et efficace, pour « piler ». Et dans Paris, c’est vraiment utile.
J’espère que mon article « Blabla » à propos d’une de mes passions vous aura plu ? N’hésitez pas à réagir dans les commentaires, en me racontant votre propre expérience, vos envies vélo, vos souvenirs sur la petite reine…
Je me répète sûrement, mais je tiens ce blog pour le partage et j’adore vous lire, c’est vraiment ce qui me motive le plus quand je poste un article : guetter vos réactions et m’en émouvoir, rire ou juste m’enrichir.
Allez, à plus ! Rendez vous sur la piste cyclable !!!