En discutant de plus en plus régulièrement avec d’autres blogueurs, le constat que nous faisons tous est globalement le même : bloguer est compliqué. Que l’on vive de son blog ou non, d’ailleurs. Mais je parle en mon nom et du fait que ce blog soit devenu mon activité professionnelle à temps plein.
J’ai eu envie de partager avec vous mon expérience, acquise en bientôt huit années que je poste sur “Hello it’s Valentine”. Soit dit en passant, je me félicite (en toute modestie, ha ha) d’avoir choisi un nom qui ne dit rien du thème. On ne me catalogue alors pas directement, en lisant mon titre/ logo de blog, et j’en suis ravie. Peut-être que d’ici quelques années, si je ne l’ai pas fermé, “Hello it’s Valentine” sera devenu un blog entièrement dédié à la cause animale ou à autre chose ? Qui sait ? 😉
Quand j’ai démarré mon blog en juin 2009, j’étais graphiste et webdesigner. J’avais fermé mon compte Myspace quelques mois auparavant mais j’avais envie de continuer à publier les photos que je prenais. C’est assez chouette de penser que Myspace a été une sorte de “brouillon” de ce qui deviendrait mon job à temps plein, sans que je le sache un seul instant.
Tenir ce blog est une expérience hautement enrichissante, car j’apprends chaque jours énormément. Je découvre aussi par son biais, je m’enrichis culturellement, je fais des rencontres, je me remets en question continuellement. Partager des photos et mes pensées avec vous continue de m’enthousiasmer après toutes ces années, car aucun jour ne ressemble au précédent. J’adore ça !
Mais c’est un métier, un vrai, avec ses hauts et ses bas, ses points forts et ses énormes failles, la joie qu’il me procure et les déceptions amères auxquelles je suis fréquemment confrontée. Rien n’est jamais tout noir ou tout blanc dans la vie, même quand tout semble aller parfaitement bien à travers des photos.
Récemment, en déménageant, j’ai été confrontée à mon métier au sens propre du terme. Avoir le statut d’Auto Entrepreneur a été un frein, un motif de refus de notre dossier auprès de propriétaires d’appartements… J’ai énormément douté de moi, j’ai eu envie de falsifier mes papiers et ai aussi songé à tout arrêter car c’était devenu un calvaire d’enchaîner les visites d’appartements, les coups de coeur puis d’avoir des refus à la chaîne.
Je vous ai de toute façon préparé un article dédié au sujet de notre changement d’appartement, car j’avais trop à dire, et que mon expérience pourra peut-être vous être utile si vous envisagez de déménager.
Le fait d’avoir un statut méconnu, synonyme de revenus variables, effraye énormément les propriétaires. Cela laisse aussi beaucoup de gens perplexes; j’ai des dizaines d’exemples de gens m’ayant dit ou écrit “ah, blogueur c’est un métier ?”. Un tout nouveau métier, mais un métier quand même. Pour lequel je me donne à 300%, 365 jours par an, en essayant de le faire respecter. C’est, je crois, ce qui est le plus compliqué et ce ressenti est partagé par pas mal de connaissances dans l’univers du lifestyle, du voyage, de la mode, de la beauté.
Ce qui semble le plus ardu là dedans, est surtout qu’il n’existe à ce jour aucune réelle “Charte” ou des “Mentions Légales” quand on fait ce métier et que l’on gagne de l’argent par son biais. Pour vous expliquer plus clairement, nous sommes sollicités par des marques ou agences (qui font le lien entre les marques et nous, blogueurs) afin de créer du contenu publicitaire parfois rémunéré pour ces mêmes marques. Quand nous publions ces contenus, vous êtes à peu près assurées en tant que lectrices, de pouvoir lire quelque part dans la publication : #sponsored ou #ad (qui signifient “sponsorisé” et “pub” en anglais). Ou bien “article sponsorisé”. Uniquement dans le cas où l’on perçoit de l’argent. Pour ma part, je n’ai jamais dissimulé cela et j’assume entièrement le fait d’être rémunérée pour porter un vêtement, parler de cosmétiques, de bijoux ou -plus rarement- de destinations touristiques.
En disant cela, je ne souhaite absolument pas dénigrer ou lancer de pique à qui que ce soit ne procédant pas ainsi. Chacun est libre de bloguer comme il l’entend, bien que je désapprouve personnellement le fait de poster de la publicité cachée. Personne n’est dupe, de toute façon.
Le fait qu’à l’heure actuelle en France, aucune “Charte” n’existe sur l’éthique à avoir en tenant un blog, entraîne évidemment des comportements variés. On essaye tous de faire de notre mieux, sans réel “cadre” qui valorise notre activité. Je pense d’ailleurs en premier lieu, au fait que notre nouveau métier effraye les propriétaires d’appartement (exemple personnel qui m’a touchée, mais il en existe certainement beaucoup d’autres). Sans cadre, il y en a certains qui trichent. Tricher dans l’univers du blogging consiste à acheter ses visites de blog (comme falsifier des papiers, même topo) et/ ou ses followers sur les réseaux sociaux. En procédant ainsi, on veut paraître plus gros que le boeuf, quand on est une petite grenouille qui a envie d’aller plus vite, sans gravir un à un les échelons pour atteindre ses buts… Mais tricher porte préjudice aux autres blogueurs, qui ont gravi ces échelons en travaillant. Les agences et les marques ne savent pas du tout différencier les tricheurs des blogueurs honnêtes, et tout cela crée pas mal de confusion dans le milieu.
Cette discussion et ce constat, nous l’avons systématiquement entre blogueurs quand on se rencontre en blog trip ou sur des événements. Quand on tient un blog, presque tout se fait à la tête du client, au cas par cas, selon les affinités et le réseau. Ça, on ne nous l’apprend pas à l’école, mais c’est une réalité. Faire copain-copain avec tout le monde aide concrètement à avoir/ faire plus. Ne comptez pas uniquement sur votre travail bien fait, rendu dans les temps. Cela ne fonctionne pas aussi logiquement.
Je n’aime pas agir par intérêt : j’ai très très peu d’ami(e)s et je copine difficilement. Jamais dans un but intéressé, il faut qu’on ait mutuellement un coup de coeur amical pour que ça marche. Si je m’entends facilement avec les gens sympas, je ne mélange jamais travail et amitié. Mes très rares amies n’ont pas de blog et certaines ne sont pas sur les réseaux sociaux. Je les protège en les cachant, car je tiens à mon jardin secret.
Mes aventures (et mésaventures) m’apportent tellement que je peux affirmer une chose : bloguer en freelance m’a plus appris bien plus que plein des CDD et CDI dans diverses agences et boîtes, avec des directeurs et collègues à mes côtés. On apprend quoi que l’on fasse, mais devoir mener sa barque tout seul est un challenge que j’ai plaisir à relever chaque jour (week-end et vacances inclus). Cela me demande de la polyvalence, de la créativité, de la fermeté, de la diplomatie, des concessions, de relever des défis : tout est hautement stimulant. En cas d’échecs (et croyez-moi, il y en a souvent !) je me reprends en main tout de suite et continue ma route.
Une seule et unique chose que je retiens de mon parcours, à l’heure actuelle, ne plus jamais dépendre ou avoir besoin de quelqu’un pour gérer ce que j’arrive à faire seule. Mon avis étant que si l’on est apte à s’exprimer, personne n’a à s’exprimer à votre place ni en votre nom. Si l’on réussit à avoir une ligne éditoriale, il faut se bagarrer chaque jour pour la faire respecter en n’acceptant pas d’en dévier.
Je tiens un blog, je vis de mes passions. C’est sûrement loin d’apparaître comme envisageable pour des gens qui ne savent pas ce que c’est, ni qui considèrent que travailler de chez soi (en pyjama, parfois) sans avoir de patron ni de collègues autour est “normal”. Mais c’est un fait, j’en suis fière, je l’assume et je ne mens plus jamais quand on me demande ce que je fais dans la vie. Je suis blogueuse, c’est un nouveau métier, et j’arrive à en vivre sans être une “vendue” ni “bouffer à tous les râteliers” ou être “sponsorisée” en permanence. C’est bien ça le plus complexe d’ailleurs ! ^^
C’est une réflexion un peu décousue dans l’ensemble, je m’en rends compte. J’ai surtout à coeur d’être vraiment sincère avec vous, de vous dire les choses. J’estime être restée la même depuis les débuts de mon blog. La langue de bois est la chose la plus facile sur internet et dans la vie réelle : parler de choses légères, qui ne fâchent pas, sans prendre parti ou avoir des convictions, des valeurs. J’envie un peu celles et ceux qui n’ont jamais suscité la moindre critique ou le moindre “bad buzz”, mais quand j’y pense, ce sont surtout des gens qui ne me ressemblent pas. Or on est unique, je n’ai pour but que de rester fidèle à moi-même. Tant mieux si ça ne plaît pas à tout le monde. Oui, tant mieux et pas tant pis : il ne faut pas vouloir plaire à tout le monde, d’une part car c’est impossible et d’autre part car “tout le monde” est un concept qui n’existe pas ! 😉
Si vous me suivez ici, depuis 8 ans, 8 mois ou 8 jours, je pense que c’est essentiellement car vous avez accroché avec quelque chose qui vous fait revenir. Qu’importe ce que c’est, je vous remercie de tout mon coeur d’être là, virtuellement et dans la vie réelle. Je connais ma chance de vous avoir et de vivre ce que je vis grâce à vous.
Combi-pantalon via Promod (similaire sans manches ici)
Baskets de running UltraBoost X via Adidas
Tote bag Brandy Melville (old)