À l’approche des fêtes de fin d’année, j’ai enfin le déclic qui me pousse à écrire ce post.
Longtemps, je me suis censurée avant même de faire la démarche de le rédiger, me disant que je n’avais pas à parler de moi, ni de ce que je mange, que je ne me considère en aucun cas comme un modèle à suivre à ce niveau, donc du coup, comment en parler sans dire « je » ? Tout ça.
Alors voilà, aujourd’hui j’ai envie d’aborder le sujet de la nourriture et plus spécifiquement celui de la viande. Je ne suis pas une blogueuse « cuisine » (même si j’ai entamé une nouvelle rubrique que je devrais alimenter vraiment plus souvent – hoho -), je ne partage pratiquement jamais d’Instagram de mon assiette, mais je fais 3 repas par jour, comme vous je suppose. C’est donc un sujet important, car je sais que vous me lisez et que vos réactions sont toujours enrichissantes et intéressantes à lire.
Si vous me suivez un peu sur les réseaux sociaux, vous ne pouvez avoir manqué de voir passer des tweets, des relais de pétitions, des photos choc et coups de gueule divers, tous concernant la cause animale.
J’admire énormément les gens qui sont impliqués dans cette cause et en ont fait leur quotidien. Ma timeline Facebook est emplie d’associations et particuliers faisant F.A (famille d’accueil) et c’est non-stop que je vois passer des horreurs. Heureusement, parfois de bonnes nouvelles apparaissent : ci un sauvetage de chiens laissés à l’abandon chez un particulier négligeant, là une famille de chats adoptés tous ensemble par une bonne âme, ou encore une mobilisation commune participant à une cagnotte pour sauver un cheval de club équestre destiné à l’abattoir, etc.
Il n’y a pas que du négatif, mais il représente 80% environ de ce que je vois passer.
Il me semble donc logique de partager ces réflexions ici, même si je ne suis pas forcément à l’aise dans la catégorie « Blabla » : c’est plus par envie de susciter vos réactions, que j’espère nombreuses.
Il n’est quasiment pas possible que vous soyez passé(e)s à côté : tous les magazines féminins et pas mal de journaux ont abordé le sujet ces derniers temps, il y a même eu ce très bon documentaire diffusé sur Arte « L’adieu au steak » (qui dure 62 min, mais vaut vraiment le visionnage).
J’ai également lu le témoignage édifiant de Jonathan Safran Foer : « Faut-il manger les animaux ? » il y a quelques mois. Comment traitons-nous les animaux que nous mangeons ? C’est en résumé le sujet qu’aborde le livre mais tout ce qu’on y apprend est profondément choquant; cette lecture est forcément un sursaut, et donne à réfléchir sur notre façon de consommer tout ce qui est issu des animaux.
Pour ma part, je pense avoir eu une réelle prise de conscience cette année, suite à cette lecture. Avoir clamé que je ne mangeais plus de viande a été super bien accueilli, mais en utilisant à tort le terme « végétarien » je me suis fait taper sur les doigts : dans mon cas, il est plus juste de parler de pescétarisme : « désigne le régime alimentaire d’une personne omnivore qui s’abstient de consommer de la chair animale à l’exception de celle issue des poissons et des fruits de mer. Il ne s’agit pas littéralement d’un régime végétarien, puisque le végétarisme suppose l’exclusion de toute chair animale. » (source Wikipédia).
Il est intéressant de pouvoir mettre des mots sur comment l’on consomme, mais aussi faut-il s’être posé des questions et savoir si on a réellement envie de savoir… Ah ! Car c’est là la véritable question : est-on prêt à aller chercher des réponses et des faits insoutenables ?
Faut-il aller chercher l’information qui dérange ou faire l’autruche pour vivre sereinement ?
Je remarque que, d’une façon générale, la plupart des gens sont plein de bonne volonté ou curieux, mais ne savent pas comment et où chercher, afin de modifier leurs habitudes (qu’elles quelles soient).
En France, on mange 50 kilos de viande de boeuf chaque seconde, soit 1,55 millions de tonnes de viande par an, dont 18% sont importés, malgré l’importance de l’élevage bovin en France. Cela représente 55 grammes de viande de boeuf par jour par personne en France.
Entre 2007 et 2016, selon la FAO et l’OCDE, la production mondiale de viande devrait augmenter de 9,7% pour le boeuf, de 18,5% pour le porc et de 15,3% pour le poulet.
D’ici à 2050, la production de viande pourrait ainsi doubler ! (source pour ces chiffres)
Cela fait froid dans le dos, vous ne trouvez pas ?
Il n’est pas question de devenir absolument tous végétariens, mais simplement commencer par acheter moins de viande et apprendre à remplacer les protéines animales par des protéines végétales.
On nous serine dès l’enfance qu’il FAUT consommer de la viande « pour les protéines », « pour être fort », « pour bien grandir »… Or de nombreuses études ont prouvé que consommer trop de viande rouge industrielle peut non seulement menacer la santé, mais même raccourcir l’espérance de vie. Quant aux viandes blanches, elles contiennent bien souvent des résidus d’antibiotiques, injectés aux animaux pour éviter les maladies entre eux. De manière générale, les élevages sont devenus des usines « high-tech » dans lesquelles on oublie totalement que les animaux sont des êtres vivants sensibles et non de simples produits. Sans parler des abattoirs, dans lesquelles beaucoup de vidéos en caméra cachée ont été tournées et que vous n’avez absolument pas envie de visionner. Je vous assure.
Je n’aborde que le sujet de la viande ici (car sinon, bonjour la longueur du post), mais l’élevage industrielle de poissons n’est pas plus reluisante et on assiste aux mêmes dérives, soyons clairs.
Avoir une consommation plus responsable et repenser sa façon d’acheter sont donc indispensables.
Il existe désormais dans absolument tous les supermarchés, un corner (plus ou moins grand) dédié à la nourriture bio ou végétarienne, dans lequel on va souvent trouver des choses idéales pour changer le contenu de son assiette.
Il y a avant tout le soja. C’est l’ingrédient numéro un utilisé en alternative à la viande. Grâce au soja, on peut presque tout faire : du lait, des steaks, du haché végétal, des saucisses, des biscuits… Et c’est très bon ! Il existe pas mal de controverses autour du soja, notamment de son action sur les hormones, nous en avons parlé cet été avec la mère de mon copain. Cela dit, en manger de temps en temps (pas tous les jours, de même que la viande rouge) ne fait pas de mal. De plus, il faut savoir que cet ingrédient est déjà présent dans beaucoup de ce que nous consommons tous les jours (comme par exemple les plats cuisinés). En raison de sa culture souvent abusive et des pesticides utilisés à outrance, mieux vaut le choisir bio. C’est l’un des produits simili-carnés les moins chers.
Dans la famille des simili-carnés, on a aussi un large éventail de fausse « charcuterie », vendus sous des appellations telles que « jambon végétal », « bio mergez 100% végétales » etc. Mes copines et copains vegan sont partagés sur le sujet : certains trouvent ça formidable et en mangent, d’autres sont consternés pas les appellations liées à la viande qu’ils rejettent tout simplement et n’en achètent jamais.
Personnellement, je trouve que cela peut être utile pour :
1) les gens en phase de transition vers le végétarisme, pour garder un peu leurs repères.
2) pour adapter des recettes ou des plats qui contiennent à la base des produits animaux.
Sinon, les céréales type « galettes » sont délicieuses : au boulghour, sarrasin, tempeh, seitan ou lupin, sont celles que nous achetons régulièrement. Avec ces galettes, il est ultra simple de confectionner des burgers végétarien en un rien de temps. On peut les marier avec des pâtes, du riz, des légumes, de la salade…
Pour se fournir, ces magasins en proposent tous et dans des saveurs différentes : Naturalia, Bio C’Bon, Biocoop, La vie claire. Si vous n’avez pas ce type de magasin près de chez vous ils offrent tous la possibilité de shopper en ligne, au même titre que le site Un Monde Vegan qui vous permettre de faire vos courses en ligne et d’être livré(e)s à domicile !
Enfin, acheter directement aux producteurs de votre région est désormais possible et très facile grâce à La Ruche qui dit oui ! C’est un système d’achat de produits régionaux via le site, qui permet de rencontrer les agriculteurs ou producteurs ainsi que des gens qui font comme vous et se créer un réseau de consommateurs soucieux de leur bonne alimentation.
C’est plutôt original et assez formidable, non ?
Je reste quand même assez déçue par l’offre générale en France, pour les végétariens : à Londres ou à Berlin (par exemple), il est clairement plus facile de se passer de viande. L’offre est bien plus accessible, partout ! Que l’on soit au restaurant, dans un petit supermarché de quartier ou chez un géant de l’alimentation : la mention « Suitable for vegetarians » ou « vegan » est fortement mise en avant. En Angleterre ou en Allemagne on estime à 9% le nombre de végétariens (les estimations varient de 7 à 11% pour l’Angleterre), en France nous sommes un peu moins de 2%. (source de ces chiffres).
Enfin, je tiens à glisser un mot sur le lait de vache, que nous consommons beaucoup trop et peut être la cause d’intolérance alimentaire. Dans le cas du lait, il s’agit d’une intolérance au lactose, le sucre du lait. Je vous invite à cliquer sur ce lien et celui-ci, si le sujet vous intéresse, afin d’en apprendre plus. L’idéal est d’alterner sa consommation habituelle avec ces « laits » végétaux pour bénéficier de chacun de leurs différents apports nutritionnels.
Pour ma part, je n’achète plus que du « lait » végétal (de noisette, de riz, d’épeautre, d’amande, de soja…) pour en verser dans mon bol de céréales ou ajouter un nuage dans mon thé : cela m’a changé la vie, je n’ai plus jamais mal au ventre !
Il m’a été bien utile à la rédaction de cet article.
En France, cela semble tellement ancré dans la culture, qu’à chaque Noël je vois déferler des tweets et statuts Facebook s’extasiant sur le miam-miam foie gras ou la graouuh dinde rôtie qui trône sur la table familiale…
Chez nous, cela fait maintenant trois ans que la viande n’est plus indispensable aux repas familiaux et que le foie gras a été complètement évincé du dîner de Noël. On s’en passe et on se régale quand même. Convivialité ne rime pas forcément avec viande… Qu’on se le dise. J’essaye également de faire passer le mot à mes grands-parents (qui lisent mon blog, coucou !)
Les canards et les oies ne mangeraient évidemment pas spontanément les énormes quantités de nourriture provoquant la stéatose hépatique qui caractérise un foie gras. Il faut donc les alimenter par la force au moyen d’un tube de 20 à 30 centimètres de long enfoncé de l’œsophage au jabot de l’animal. De part cette pratique et la suralimentation, il en résulte une importante souffrance animale et des taux de mortalité de 10 à 20 supérieurs à la normale reflétant un réel problème de bien-être animal.
Suite au choc du gavage, l’animal est immédiatement pris de diarrhées et de halètements. En outre, les dimensions de son foie hypertrophié qui atteindra presque 10 fois son volume normal en fin de gavage, rendent sa respiration difficile, et ses déplacements pénibles. Les sacs pulmonaires sont compressés, le centre de gravité de l’animal est déplacé. (source de ces informations)
Si cela vous fait réfléchir et que vous éprouvez cette année l’envie de changer vos habitudes et d’alerter votre famille sur ces faits, sachez qu’il existe du « Faux Gras« , substitut du foie gras ! Liste des ingrédients : levure alimentaire, eau, huile de palmiste bio (non hydrogénée), amidon de pomme de terre bio, pulpe de tomates bio, vin blanc bio (3%), huile de tournesol bio, sel marin, levure, épices bio, sel goût fumé, truffe, champagne.
C’est plutôt sain et alléchant, je trouve. Qu’en pensez-vous ?
Flexitarien : C’est le végétarien « flexible », qui mange veggie chez lui mais invité de temps en temps chez des amis ou au restaurant, ne refusera pas un plat à base de viande.
Semi-végétarien : Ceux qui mangent du poisson et de la volaille (viande blanche).
Pesco-végétarien : Ceux qui ne mangent aucune viande mais consomment poisson et fruits de mer.
Ovo-végétarien : Ceux qui ne mange ni viande ni poisson, ni produits laitiers, mais mangent des oeufs.
Ovo-lacto-végétarien : C’est le végétarien type. Ne mange ni viande ni poisson, mais consomme lait, oeufs, fromage, miel, beurre…
Lacto-végétarien : Ceux qui ont banni viande, poisson, oeufs de leur alimentation, mais consomment du lait et tous ses dérivés.
Vegan : C’est un mode de vie fondé sur le refus de l’exploitation et de la cruauté envers les animaux. Au-delà de l’adoption d’un régime alimentaire végétalien, le véganisme exclut la consommation de tout produit issu des animaux, de leur exploitation ou testé sur eux (cuir, fourrure, laine, soie, cire d’abeille, cosmétiques, loisirs, etc.). Par rapport au végétarisme et au végétalisme, qui désignent simplement des régimes alimentaires, le véganisme vise plus largement un mode de vie rattaché à des choix moraux et politiques, comme ceux du mouvement des droits des animaux.
Végétalien : Tout comme les Vegan, ce sont ceux qui ne consomment rien qui soit d’origine animale, tant que cela reste dans l’assiette. En revanche, eux s’autorisent un foulard en soie ou un sac en cuir.
J’espère que cet article, bien que très long et fastidieux à lire, vous aura appris quelque chose. J’ai moi-même appris beaucoup en me renseignant sur le sujet. Excusez mes éventuels oublis, c’est un sujet vaste et plein de chiffres, je cite mes sources ci-dessous mais suis avide d’informations que j’aurais omises.
J’ai hâte de lire vos réactions : je vous ai senti très désireuses, à plus d’une reprise, de connaître mon avis sur le sujet. À votre tour de partager vos pensées et réflexions à propos de la façon dont vous mangez.